mardi 6 septembre 2011

Article paru le 26 août dans l'hebdo Haute Provence Info

« Le Secret de Moïse » d’Alexandre Malafaye, un roman dans la veine du « Da Vinci Code »

La difficulté avec un roman comme « Le Secret de Moïse », c’est que l’on ne peut quasiment rien dire de l’intrigue : le suspense commence à la première page, avec ce personnage mystérieux dans un taxi. Très vite, un petit carnet noir dont la perte provoque deux disparitions, et des événements violents. À partir de là, le lecteur aura le plus grand mal à abandonner le roman tant les rebondissements vont être nombreux ! Il faut dire qu’Alexandre Malafaye maîtrise parfaitement les principes du genre : la construction en courts chapitres, multipliant les directions et les points de vue, relance constamment l’histoire, l’écriture est précise, et imprime un rythme en adéquation avec l’urgence des situations. Le commissaire Willer, curieux personnage, toujours à la limite de la légalité dans ces interrogatoires, poursuit une jeune femme, qui elle aussi, mais d’une autre manière défie les lois : celles des pays qu’elle parcourt, (au Moyen Orient par exemple), d’abord, mais plus encore celles de l’esprit : sur le point de sombrer dans le désespoir au début du roman après avoir perdu son compagnon, elle occupe peu à peu un rôle essentiel dans la recherche d’une enfant disparue, et, (mais là, on ne peut en dire plus), elle se dépasse, trouve sa vérité, et va au-delà des limites du réel. Beaucoup d’autres personnages, comme les inquiétants émissaires du Vatican ou une confrérie secrète ou encore un ministre français, gravitent autour d’eux, et rendent l’histoire encore plus foisonnante. L’auteur définit ainsi le texte : « L’amour y est un élément fondamental, il touche aussi au mystère du divin et du temps. » Comme dans ses romans précédents, l’auteur veut proposer « un regard différent sur le monde », et « mettre en lumière des enjeux cachés ». Le parcours de l’enquêtrice improvisée, avec un objectif fixé dont rien ne la détourne, est aussi une image de celui d’Alexandre Malafaye : avoir un projet, en l’occurrence écrire, toujours « garder le cap » malgré les obstacles, et aller au bout de soi-même.

Evelyne De Martinis